Chercher sans se lasser, croire avoir trouver et in fine démonter les ficelles de la société Google en les utilisant. Blog aussi sur Web 2.0, interoperabilité, Sciences & langages & neurosciences). En 1943, Valentin, le chef de la Légion des combattants nommé par Pétain, rejoint Londres et fait diffuser un message d'autocritique et dénonce la faute toujours présente: "On ne reconstruit pas sa maison pendant qu’elle flambe!". SAPERE AUDE!

mardi 7 juillet 2009

CCFD-Terre solidaire et ATTAC hyper-bloqués par forces de l'ordre

Omerta sur Monaco pendant le Tour de France


Des militants d’Attac et du CCFD-Terre solidaire ont été empêchés par les forces de l’ordre de distribuer des tracts sur le parcours du Tour de France au départ de Monaco, alors qu’ils ne cherchaient qu’à sensibiliser les spectateurs à la question des paradis fiscaux.

Pour marquer le passage du Tour de France 2009 dans trois Paradis fiscaux (Monaco, Andorre et la Suisse), des militants, principalement d’Attac et du CCFD-Terre solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement), étaient présents samedi 4 juillet pour distribuer des tracts et agiter des pancartes et drapeaux sur le parcours du prologue.

La veille, ces associations avaient annoncé à la presse qu’elles souhaitaient agir pacifiquement, sans aucune intention de perturber le déroulement de l’épreuve, afin de réaliser un travail de sensibilisation après des spectateurs sur la question des paradis fiscaux, acteurs majeurs de la crise actuelle.

Répartis en petits groupes, ils ont tous été victimes de l’attitude des forces de l’ordre françaises et monégasques : contrôles d’identités à répétition, fouilles des sacs, fouilles au corps, confiscation des tracts et autres drapeaux, effacement des mémoires des appareils numériques. Certains ont même été raccompagnés à la frontières ou bloqués au commissariat pour la durée de l’épreuve (voir les récits publiés en ligne à ce sujet).

Face à la spéculation et l’évasion fiscale, dont sont victimes tant l’économie de nos pays que celle des pays en développement, la loi du silence prime donc sur le droit à l’expression pacifique des citoyens. Attac France et le CCFD-Terre solidaire estiment disproportionnées les interventions des forces de police, et entendent poursuivre leur travail d’information et de sensibilisation lors de ce Tour de France qui traversera également Andorre et la Suisse.

Attac France, CCFD-Terre solidaire

Pour en savoir plus :
- La rubrique "Paradis fiscal enfer social" : http://www.france.attac.org/spip.php?rubrique31

dimanche 5 juillet 2009

L'Accord général sur le commerce des services.Depuis janvier 2000, ils font l'objet de négociations commerciales multilatérales.

Ce que nous vivons depuis l'an 2000 et qui atteint son paroxysme en 2009 est que les députés et le gouvernement de la France appliquent depuis 2000, des négociations commerciales multilatérales sur les services (services au public) avec une extrêmité inqualifiable et mortifères pour notre pays et l'aménagement du territoire.

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Accord général sur le commerce des services (AGCS)?

ref: wikipedia

L'Accord général sur le commerce des services (AGCS, ou GATS en anglais pour General Agreement on Trade in Services) constitue l'annexe 1B de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1994. Il s'agit d'un accord multilatéral de libéralisation des échanges de services, qui selon ses promoteurs vise à apporter une utilisation plus efficace des moyens de production en favorisant l'avantage comparatif des pays concernés, tandis que ses détracteurs y voient menace pour l'universalité des services publics.

reference : http://www.wto.org/French/tratop_f/serv_f/serv_f.htm

S'étendant de l'architecture au transport spatial, en passant par les services d'audio-messagerie téléphonique, les services constituent la composante la plus importante et la plus dynamique des économies des pays développés comme des pays en développement. Ils ont un rôle vital non seulement en tant que tels mais aussi en tant qu'intrants pour la fabrication de la plupart des produits. Leur inclusion dans les négociations commerciales du Cycle d'Uruguay a conduit à la conclusion de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS). Depuis janvier 2000, ils font l'objet de négociations commerciales multilatérales.

5 février 2009

PUBLICATIONS

Une nouvelle publication de l’OMC permet de mieux comprendre le commerce mondial des services

La publication Opening Markets for Trade in Services attire l’attention sur les principales difficultés et possibilités qui se présentent dans le secteur des services dans une économie mondialisée. Ce nouvel ouvrage — coédité par l’Organisation mondiale du commerce et Cambridge University Press — examine plus particulièrement les mesures unilatérales prises par les pays dans le monde entier et la libéralisation bilatérale et multilatérale du commerce des services. Il étudie les enjeux, les motivations et les résultats des multiples accords commerciaux préférentiels conclus entre les pays et des négociations commerciales mondiales menées dans le cadre de l’OMC.

exemple de dénigrement du CNRS: dans les échos du 25juin 2009, Alain Fortin


Référence: http://www.lesechos.fr/info/analyses/4879784-l-ambigue-reforme-du-cnrs.htm


DANIEL FORTIN

L'ambiguë réforme du CNRS

[ 25/06/09 ] 3 commentaire(s)

Le conseil d'administration du CNRS qui se tient à Genève aujourd'hui est un tournant. La vénérable institution, pilier de la recherche publique française et symbole de ces mammouths que tout dirigeant politique moderne place naturellement dans sa ligne de mire, accomplit enfin sa mue. Sa transformation en « holding » coiffant neuf instituts thématiques a pour but de donner un visage efficace à une recherche française qui, malgré la qualité reconnue de ses chercheurs, pèche par la vétusté ou l'empilement démotivant de ses structures.

Obtenue de haute lutte face à l'opposition radicale d'une partie de la communauté scientifique, la réforme arrive à bon port. Il reste maintenant à la faire vivre, ce qui est une tout autre histoire. D'une part, les chercheurs hostiles à ce changement restent nombreux et soudés. D'autre part, le gouvernement, qui a voulu la transformation du CNRS, semble sur le point de commettre la même erreur que dénoncent aujourd'hui certains présidents d'université : celle d'accorder d'une main une autonomie que son administration s'efforce de reprendre de l'autre.

Le ministère de la Recherche, dont l'interventionnisme est de plus en plus critiqué ces dernières semaines, doit rester dans son rôle, celui de fixer les grandes priorités nationales. Pour la gouvernance au jour le jour, il lui faut absolument faire confiance à un établissement dont il a imposé la rénovation au nom d'une meilleure gestion. La réforme du CNRS, c'est aussi celle de sa tutelle.

un exemple de campagne de dénigremet contre CNRS: les echos du 25 juin 2009, Alain Perez

Reférence:

http://www.lesechos.fr/info/metiers/4879442-le-cnrs-a-la-recherche-d-un-nouveau-modele.htm

Le CNRS à la recherche d'un nouveau modèle

[ 25/06/09 ] 4 commentaire(s)

Le conseil d'administration du CNRS se réunit aujourd'hui à Genève pour approuver les réformes en cours. Le climat reste tendu entre direction et représentants des chercheurs.

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Trop gros, hégémonique, rétif, arrogant. Les critiques pleuvent sur le CNRS. Avec plus de 11.500 chercheurs statutaires et un budget de 2,9 milliards d'euros, la maison de la rue Michel-Ange est le plus important centre scientifique européen. Deux fois mieux doté que la référence germanique, la Max Planck Gesellschaft. On trouve tout au CNRS. De la littérature, du droit, de l'archéologie et de la physique des particules. De Platon au boson de Higgs, sans oublier le génome, les nanoparticules et Claude Lévi-Strauss. Cette richesse est une arme à double tranchant. Aucune réforme ne peut se concevoir sans le soutien du premier de la classe. Revers de la médaille, toute tentative de rééquilibrage entre les acteurs s'arbitre presque inévitablement en sa défaveur. Le conseil d'administration, qui se tient aujourd'hui à Genève, doit entériner les réformes voulues par Catherine Bréchignac. La présidente a mis en place un « holding d'instituts » alimentés par quelques centaines d'unités de recherches sélectionnées selon des critères qualitatifs.

Les réformes qui renforcent l'autonomie des universités et suppriment les doublons sont vécues comme un crime de lèse-majesté par les caciques de l'établissement. La création des neuf instituts thématiques (bientôt dix) s'est traduite par une série de guerres picrocholines entre mandarins totalement incompréhensibles. La mise en place de l'alliance pour les sciences de la vie, censée fédérer les forces du pays, est ressentie comme une nouvelle perte d'influence au profit du rival Inserm. Dans ce contexte en forme de peau de chagrin, les syndicats et les représentants des chercheurs montent légitimement au créneau en réclamant un statu quo ante bellum salvateur. Objectif : revenir au bon vieux temps, quand le CNRS était seul maître à bord.

Opposition radicale

Le discours présidentiel du 20 janvier à Strasbourg a choqué une population qui a plus besoin d'être rassurée et motivée que vouée aux gémonies. Résultat : une bonne partie des chercheurs est désormais « entrée en résistance » contre un pouvoir politique soupçonné à tout moment de vouloir « démanteler le CNRS ». Toute rectification de frontière qui remet en cause la « continuité thématique » est considérée comme un « coup de force ». Toute atteinte à un universalisme unique au monde, dont l'intérêt pour le pays et l'institution reste d'ailleurs à démontrer, est assimilée à une atteinte à la mission historique de l'établissement.

La direction doit composer en permanence avec cette opposition de plus en plus radicale. Les deux derniers conseils d'administration ont été perturbés par des manifestants musclés venus d'horizons divers. Celui d'aujourd'hui se tient dans le temple de la physique, le CERN ironiquement en panne depuis huit mois. Les syndicats ont déjà dénoncé cette « fuite de Varennes ». Catherine Bréchignac, dont le mandat arrive à échéance à la fin de l'année, se dit prête à rempiler, au moins pour un demi-mandat supplémentaire, pour venir à bout de sa feuille de route. Ce ne sera pas de trop compte tenu du contentieux accumulé.

Depuis une dizaine d'années, tous les gouvernements se sont cassé les dents sur une mission apparemment impossible. Comment développer la recherche dans le tissu universitaire sans trop dépouiller le CNRS et élever le niveau de la science hexagonale sans braquer les chercheurs ? Tous domaines confondus, la recherche publique française produit environ 25 % de connaissances en moins que ses équivalentes allemande ou britanniques (*). Pour aligner la France sur les standards internationaux, plusieurs nouveautés ont été introduites dans le paysage : l'Agence nationale de la recherche (ANR), l'agence de l'évaluation (Aeres) et la loi sur l'autonomie (LRU).

La querelle est ancienne et ne se réduit pas à une opposition droite-gauche. Lors de son tonitruant passage Rue de Grenelle, entre 1997 et 2000, Claude Allègre avait déjà déclenché la révolte d'une corporation habituée à vivre avec un pouvoir largement indifférent à la cause de la recherche civile. La priorité donnée à l'économie de la connaissance au sommet de Lisbonne en 2000 a relancé l'intérêt du politique pour une équation magique : science + technologie = emplois. Devenue stratégique, la recherche aiguise les appétits et les ambitions des ministres qui « en veulent pour leur argent ».

Controverse idéologique

La position des opposants se résume d'une phrase : « C'était mieux avant. » La récente réunion du comité national de la recherche scientifique (CoCNRS) a confirmé cette nostalgie doublée d'une opposition politique clairement affichée. Pour Rémy Mosseri, porte-parole du mouvement C3 N qui revendique le soutien d'une majorité de chercheurs : « L'Aeres n'est pas indépendante puisque sa direction est nommée par le gouvernement. » C'est encore pire pour l'ANR qui « aggrave la précarité ». Le concept d'agences de moyens en vigueur dans tous les pays est tout aussi inacceptable « car inscrit dans le discours présidentiel ». D'un côté, les partisans d'un CNRS toujours plus gros dont la première ambition est de créer de l'emploi scientifique. De l'autre, les défenseurs d'un modèle élitiste chargé de produire de la connaissance dans l'intérêt du pays. Une controverse idéologique très franco-française opposant le public et le privé, et qui traverse les générations. Lors de la cérémonie réservée aux nouveaux entrants (908 personnes en 2009), des jeunes chercheurs ont fêté leur entrée dans la carrière en brandissant un carton rouge à la direction. Une sorte de salut lancé au citoyen contribuable qui va payer leurs salaires et leurs retraites pendant au moins cinquante ans.

ALAIN PEREZ, Les Echos

(*) Lire : 2008, une année avec le CNRS. Rapport économique et financier.Lire l'éditorial de Daniel Fortinpage 14.

3juillet 2009, mise en ligne du projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publiqu

Reférence: http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/07/03/cnrs-et-loi-de-licenciement-massif-des-fonctionnaires.html

03.07.2009

CNRS et loi "de licenciement massif des fonctionnaires"

Le 3 juillet, l'Assemblée Nationale a mis en ligne une nouvelle version du projet de loi de licenciement massif des fonctionnaires, appelé pour la forme « projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique ». Le texte est issu des débats d'hier et semble destiné à être adopté rapidement mardi prochain. Il guidera donc, entre autres, l'application du contrat d'objectifs 2009-2013 entre le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et l'Etat approuvé la semaine dernière et qui place la grande majorité des personnels du Centre dans une situation « atypique ». Les perspectives, très inquiétantes, ne paraissent guère différentes pour l'ensemble de la fonction publique.

Les déclarations récentes de Rémy Mosseri, porte-parole de la Coordination des responsables des instances du Comité national de la recherche scientifique (C3N), au Nouvel Observateur ne nous semblent pas refléter la réalité de l'actuelle entreprise de démolition du CNRS et des autres établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST).

Notamment, en ce qui concerne les menaces directes d'une gravité sans précédent qui pèsent sur la grande majorité des personnels du CNRS suite à l'approbation du contrat d'objectifs 2009-2013 entre le CNRS et l'Etat. Qui a parlé de ces menaces ?

Qui s'est adressé aux personnels de la recherche et de l'enseignement supérieur français pour leur exposer toutes les conséquences que risque d'avoir, dans le contexte actuel de démantèlement des EPST, la loi sur les fonctionnaires en cours d'adoption ? Qui en a fait le point pour le CNRS ?

Rien de vraiment très étonnant dans la série de discours ambigus d'apparence rassurante que l'on voit passer malgré une situation en réalité très alarmante. Les bonnes paroles démobilisatrices, fortement médiatisées, expriment le poids d'un ensemble de coupoles et de comités dont les intérêts se sont progressivement éloignés de ceux des personnels « de base ».

Au point que lors de la dernière réunion du Conseil Scientifique (CS) du CNRS qui compte onze élus syndicaux, il n'a pas été possible de « trouver » six voix pour empêcher un vote favorable à un contrat d'objectifs qui n'est rien d'autre que la fermeture programée du Centre. Qu'en pensent les personnels ?

L'accablant taux de participation aux dernières élections au Conseil d'Administration (CA) du CNRS (32.6% de votants et 31.82% de suffrages « valablement exprimés ») semble témoigner d'une profonde coupure entre la recherche réelle et ses « représentations » conventionnelles. Voir, à ce sujet, notre article du 16 juin. Qui parle de ce problème ?

Dans notre article du 1er juillet, nous avions reproduit un extrait du contrat d'objectifs voté par le CA du CNRS il y a une semaine dans des conditions particulièrement conflictuelles.

Il en ressort notamment que le CNRS perd l'essentiel de son rôle dirigeant au niveau national et de ses fonctions en matière de création et de gestion des laboratoires.

Le contrat d'objectifs 2009-2013 entre le CNRS et l'Etat a été approuvé en parallèle à la préparation d'un décret modifiant l'organisation et le fonctionnement du CNRS, destiné à renforcer la base légale et la portée du contrat d'objectifs. Voir nos articles du 16 juin (deuxième) et du 17 juin.

Preténdre que ces changements ne comporteront pas de lourdes conséquences pour la grande majorité des personnels du CNRS serait travestir la réalité. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas évoquer la question dans la clarté ?

Dès lors que les attributions essentielles en matière de gestion et de renouvellement de la plupart des laboratoires de recherche auront été enlevées au CNRS au bénéfice des universités et du binôme AERES - ANR, l'administration pourra considérer qu'il s'agit techniquement de « restructurations ». Par là, elle sera en mesure d'appliquer à la grande majorité des personnels du CNRS la procédure de « réorientation professionnelle » décrite dans le projet de loi en cours d'adoption par l'Assemblée Nationale.

La « réorientation professionnelle » visera également les agents dont le laboratoire d'affectation sera clairement destiné à rester sous la tutelle du CNRS, mais que le directeur du laboratoire aura décidé de ne pas inclure dans le contrat quadriennal de l'unité.

Or, cette procédure conduit à l'éviction du fonctionnaire de son cadre de travail et de ses missions statutaires, et ouvre la voie à sa « mise en disponibilité » sans traitement ou à son « admission à la retraite ». Un véritable licenciement de facto.

Le 24 juin, la veille de la réunion du Conseil d'Administration du CNRS, un éditorial des Echos qualifiait le CNRS de « symbole de ces mammouths que tout dirigeant politique moderne place naturellement dans sa ligne de mire ». Il réclamait en même temps un désengagement croissant de l'Etat par rapport aux universités. Tout un programme, au bénéfice de quelques multinationales dont les universités devront dépendre.

En clair, la même logique de privatisation et de « dégraissage » s'appliquera aux personnels universitaires. Combien parmi ces personnels en ont été informés ?

Et qui s'est vraiment adressé à l'ensemble des citoyens pour leur exposer les conséquences de cette politique gouvernementale pour l'avenir d'une série de services publics stratégiques ?

Suit un extrait du « projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique » dans sa version mise en ligne le 3 juillet par l'Assemblée Nationale.

http://www.assemblee-nationale.fr/13/ta-pdf/mob_fonctpubl...

Article 7

La loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 précitée est ainsi modifiée :

1° Dans l’article 36, après les mots : « statut général », sont insérés les mots : « et sans préjudice du placement en situation de réorientation
professionnelle prévue à la sous-section 3 de la présente section » ;

2° La section 1 du chapitre V est complétée par une sous-section 3 ainsi rédigée :

« Sous-section 3

« Réorientation professionnelle

« Art. 44 bis. – En cas de restructuration d’une administration de l’État ou de l’un de ses établissements publics administratifs, le fonctionnaire peut être placé en situation de réorientation professionnelle dès lors que son emploi est susceptible d’être supprimé.

« Art. 44 ter. – L’administration établit, après consultation du fonctionnaire placé en situation de réorientation professionnelle, un projet personnalisé d’évolution professionnelle qui a pour objet de faciliter son affectation dans un emploi correspondant à son grade, situé dans son service ou dans une autre administration, ou de lui permettre d’accéder à un autre corps ou cadre d’emplois de niveau au moins équivalent. Le projet peut également avoir pour objet de l’aider à accéder à un emploi dans le secteur privé ou à créer ou reprendre une entreprise.

« Pendant la réorientation, le fonctionnaire est tenu de suivre les actions d’orientation, de formation, d’évaluation et de validation des acquis de l’expérience professionnelle destinées à favoriser sa réorientation et pour lesquelles il est prioritaire. Il bénéficie également d’une priorité pour la période de professionnalisation.

« L’administration lui garantit un suivi individualisé et régulier ainsi qu’un appui dans ses démarches de réorientation. Elle fait diligence pour l’affecter, sous réserve des dispositions du quatrième alinéa de l’article 60, dans les emplois créés ou vacants correspondant à son grade et à son projet personnalisé d’évolution professionnelle.

« Le fonctionnaire peut être appelé à accomplir des missions temporaires pour le compte de son administration ou d’une autre administration. Les missions qui lui sont alors confiées doivent s’insérer dans le projet personnalisé.

« Art. 44 quater. – La réorientation professionnelle prend fin lorsque le fonctionnaire accède à un nouvel emploi.

« Elle peut également prendre fin, à l’initiative de l’administration, lorsque le fonctionnaire a refusé successivement trois offres d’emploi public fermes et précises correspondant à son grade et à son projet personnalisé d’évolution professionnelle, et tenant compte de sa situation de famille et de son lieu de résidence habituel. Dans ce cas, il peut être placé en disponibilité d’office ou, le cas échéant, admis à la retraite.

« Art. 44 quinquies. – Un décret en Conseil d’État détermine les conditions de mise en oeuvre de la présente sous-section. » ;

3° L’article 44 bis devient l’article 44 sexies ;

4° La première phrase du second alinéa de l’article 51 est complétée par les mots : « ou dans le cas prévu au second alinéa de l’article 44 quater » ;

5° (nouveau) Le quatrième alinéa de l’article 60 est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Priorité est également donnée aux fonctionnaires placés en situation de réorientation professionnelle pour les emplois correspondant à leur projet personnalisé d’évolution professionnelle. »

Article 7 bis (nouveau)

Avant le premier alinéa du I de l’article 97 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 précitée, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Dès lors qu’un emploi est susceptible d’être supprimé, l’autorité territoriale recherche les possibilités de reclassement du fonctionnaire concerné. »

(fin de l'extrait)

Avec, notamment, cex deux petites phrases à la portée très générale :

« En cas de restructuration d’une administration de l’État ou de l’un de ses établissements publics administratifs, le fonctionnaire peut être placé en situation de réorientation professionnelle dès lors que son emploi est susceptible d’être supprimé ».

« La réorientation professionnelle (...) peut également prendre fin, à l’initiative de l’administration, lorsque le fonctionnaire a refusé successivement trois offres d’emploi public fermes et précises correspondant à son grade et à son projet personnalisé d’évolution professionnelle, et tenant compte de sa situation de famille et de son lieu de résidence habituel. Dans ce cas, il peut être placé en disponibilité d’office ou, le cas échéant, admis à la retraite ».

dont nous avions examiné les conséquences dans notre article du 20 juin. Il s'agit d'une machine légale qui permet de licencier de fait pratiquement tout fonctionnaire.

Malheureusement, il semble bien qu'en la matière le « vidage » du CNRS ne soit qu'une illustration de ce qui risque d'arriver dans l'ensemble des services publics. Pourtant, les grandes centrales syndicales sont restées, et restent à ce jour, très passives à l'approche de l'adoption de cette loi.

Pendant la longue période d'attente d'un an (juin 2008 - juin 2009) que le projet de loi « relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique » a connue dans les couloirs de l'Assemblée Nationale, il aurait été possible d'adresser à tous les citoyens une campagne d'explication conséquente sur les enjeux réels. Mais une telle action, qui à l'approche des élections européennes aurait été bien plus efficace que d'autres à façade plus spectaculaire, a été sciemment évitée.

Il en a été de même, d'ailleurs, depuis deux ans en ce qui concerne spécifiquement la recherche, l'éducation nationale ou l'enseignement supérieur.

Quant aux manifestations improvisées au moment même du présent passage de la loi sur les fonctionnaires devant l'Assemblée Nationale, elles ressemblent plutôt à des cérémonies à usage interne.

Signe de consensus tacites au sein du monde politique, indépendamment de quelques déclarations à l'adresse des militants ? On a vu la même situation se produire il y a exactement deux ans, au moment de l'adoption de la Loi n°2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) et d'autres « lois d'été ».

Au moment de l'adoption de la LRU pendant l'été 2007, ses véritables conséquences ont été pour l'essentiel occultées à la grande majorité des agents, des étudiants et des citoyens. Il a fallu que les menaces se concrétisent, pour susciter des réactions d'une certaine envergure, notamment de la part des personnels de la recherche et de l'enseignement supérieur. La même situation risque de se produire à l'héure actuelle avec l'opération de licenciement à grande échelle des fonctionnaires, recherche et enseignement supérieur compris.

Tout compte fait, le massacre professionnel de la fonction publique française qui s'annonce pour la rentrée n'est rien d'autre que l'application de l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) signé en 1994 en annexe à l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). C'est également une suite du processus engagé en France avec la Loi Organique Relative aux Lois de Finances (LOLF) d'août 2001 et, pour l'éducation et la recherche, du processus de Bologne mis en place en 1998-99 et de la stratégie de Lisbonne adoptée en mars 2000 à l'échelle de l'Union Européenne. Quels partis, syndicats, coordinations de mouvements... s'opposent vraiment à cette politique et la dénoncent de manière circonstanciée devant l'ensemble des citoyens ?

Il va de soi qu'une vaste campagne syndicale d'explication et d'analyse à l'adresse de toute la population du pays aurait contraint les partis politiques à s'exprimer beaucoup plus clairement qu'ils ne l'ont fait dans une campagne des élections au Parlement Européen où la langue de bois a été la règle non écrite. Cette transparence « inopportune » n'a pas vu le jour.

Les directions syndicales et politiques, ainsi que les médias, ont même fait preuve de la plus grande discrétion lorsque la Commission Trilatérale a tenu sa réunion européenne à Paris en novembre dernier avec une importante participation du gouvernement français, de parlementaires, d'anciens ministres... Voir, entre autres, nos articles du 25 avril et du 26 avril.

C'est vrai qu'au simple examen des dates, il apparaît clairement que la « droite » comme la « gauche », et tous les partis français dits « de gouvernement », ont depuis longtemps participé à l'élaboration de la stratégie globale qui a conduit à l'actuelle offensive contre le statut des fonctionnaires et l'indépendance de la fonction publique dans notre pays. Le reste, c'est de la propagande hypermédiatisée et de la mise en scène.

Enfin, on fait souvent miroiter aux personnels de la recherche qu'ils « n'ont rien à craindre » dès lors qu'ils se laissent embrigader dans des grands projets chapeautés par des personnalités influentes. Mais ce « parapluie lobbiste » classique ne semble pas devoir survivre à la marchandisation mondialisée de la recherche dont la logique est celle de la délocalisation à la recherche des « prestations les moins chères ».

Précisément, les notions de « marché européen de la recherche » (de fait, un marché mondial) et de mondialisation de cette activité sont devenues des composantes classiques du vocabulaire des hiérarchies scientifiques françaises. Voir, entre autres, nos articles du 20 janvier et du 26 mars.

La signature par la France de l'AGCS en 1994 et l'adoption de la stratégie de Lisbonne en mars 2000 devaient anéantir, à terme, la stabilité d'emploi des scientifiques français. Qui l'a dénoncé en temps utile ?

Voir également nos articles :

CNRS : quelle « réforme », quels objectifs ? (I)

La recherche peut-elle être une marchandise ?

INSERM, CNRS et recherche fédérale aux USA (I)

INSERM, CNRS et recherche fédérale aux USA (II)

INSERM, CNRS et recherche fédérale aux USA (III)

INSERM, CNRS et recherche fédérale aux USA (IV)

INSERM, CNRS et recherche fédérale aux USA (V)

La Commission Trilatérale et les services publics français (I)

La Commission Trilatérale et les services publics français (II)

Motion de la quatrième Coordination Nationale des Laboratoires en Lutte

CNRS : les recommandations de la session plenière du Comité National

CNRS, INSERM, INRA, INRIA... notre communiqué du 12 juin

Record d'abstention aux élections du CNRS

CNRS : notre lettre à la présidence et à la direction générale

CNRS : le vote du Conseil Scientifique sur le contrat d'objectifs (I)

CNRS : Non au contrat d'objectifs !

CNRS : un CA "réfugié" en Suisse ?

Réponse de la Coordination Nationale des Universités à Xavier Darcos sur le prétendu « consensus »

Fonction publique, CNRS, universités, services publics... vers la fin des acquis de la Libération ?

UMP, où est ta victoire ? (II)

Sarkozy, G8, Bilderberg, "sortie de crise" rapide et casse sociale

Le CNRS convoque dans la précipitation son Comité Technique Paritaire

Universités, CNRS : notre recours gracieux à Nicolas Sarkozy et François Fillon

CNRS : la Section 03 du Comité National déplore la "délocalisation" à Genève du Conseil d'Administration

CNRS : quelle « réforme », quels objectifs ? (II)

CA du CNRS au CERN (I)

INRA : les réprésentants de la CGT refusent de siéger au Comité Technique Paritaire

Le CNRS aura vécu 70 ans

CNRS : le vote du Conseil Scientifique sur le contrat d'objectifs (II)

Qui a tué le CNRS ? (I)

Le CNRS, Vincent Geisser et le huit centième anniversaire de la Croisade Albigeoise

CNRS : un contrat d'objectifs liquidateur (I)

Indépendance des Chercheurs

http://www.geocities.com/indep_chercheurs

http://fr.blog.360.yahoo.com/indep_chercheurs

http://science21.blogs.courrierinternational.com

Groupes de discussion :

http://groups.yahoo.com/group/problemes_des_scientifiques

http://groups.yahoo.com/group/combatconnaissance


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