La prépa selon Eléonore, élève en khâgne

La prépa selon Eléonore, élève en khâgne: "En fin d’année, Eléonore tente le Saint des Saints : le concours de l’ENS (Ecole normale supérieure), rue d’Ulm. Et c’est tout. 'Personne ne m’a prévenue que d’autres possibilités que la fac s’offraient à moi'. L’étudiante 'cube' (voir 'le dictionnaire de la prépa') donc en 2008.
'Cette fois, je vais repasser l’ENS mais aussi tenter la banque d’épreuves Ecricome qui ouvre les portes d’écoles de commerce.
Si je n’ai rien, même en province, je m’inscrirai en master à l’université ». Ensuite ? Il faudra choisir entre la communication, le commerce et le journalisme, trois voies qui la tentent."

Si les classes prépas littéraires servent à intégrer les ENS (écoles normales supérieures), l’admission dans ces filières de haute volée reste exceptionnelle. Sur environ 4 600 élèves inscrits en khâgne (seconde année de prépa), les ENS ont admis l’an passé… 210 élèves issus d’une trentaine de lycées.

Comme chaque année, trois lycées parisiens se détachent nettement du lot : Henri-IV fait réussir 56 de ses élèves, dont 15 à l’ENS LSH (Lyon) et 41 parmi les 100 admis à l’ENS Ulm ; Fénelon est dans le trio de tête avec 25 élèves admis à l’ENS LSH (Lyon) sur les trois options de lettres, sciences humaines et langues ; et 23 élèves de Louis-le-Grand intègrent l’ENS Ulm. Le lycée Lakanal à Sceaux totalise 14 admis au total et maintient ses excellents résultats d’une année sur l’autre, et les lycées du Parc à Lyon et Chateaubriand à Rennes réalisent une belle percée en intégrant chacun 11 de leurs élèves aux ENS.

À côté des têtes d’affiche, une quinzaine de lycées peuvent prétendre à intégrer entre deux et six élèves. Cette année, les outsiders sont les lycées Camille-Jullian et Michel-Montaigne à Bordeaux, Blaise-Pascal à Clermont-Ferrand, Faidherbe à Lille, Édouard-Herriot et Sainte-Marie à Lyon, Thiers à Marseille, Georges-de-La Tour à Metz, Joffre à Montpellier, Hélène-Boucher, Condorcet, Jules-Ferry, Claude-Monet et Janson-de-Sailly à Paris, Madeleine Daniélou à Rueil-Malmaison, Fustel-de-Coulanges à Strasbourg, Pierre-de-Fermat et Saint-Sernin à Toulouse. Précisons enfin que le pourcentage d’intégrés est à mettre en regard avec le nombre d’inscrits : pour exemple, les 16,7 % d’intégrés à l’ENS LSH option sciences humaines venant du lycée Berthollet, à Annecy, tiennent à un admis pour six inscrits…

Enfin, comme chaque année, plus des deux tiers des lycées n’intègrent aucun élève aux ENS. Ceux qui échouent ou – plus souvent – qui ne se présentent même pas à ces concours, c’est-à-dire l’immense majorité des étudiants en prépa, ne s’en plaignent pas. Les classes prépas littéraires servent de tremplin vers d’autres filières, notamment une école de commerce, un institut d’études politiques ou une licence à l’université.