Chercher sans se lasser, croire avoir trouver et in fine démonter les ficelles de la société Google en les utilisant. Blog aussi sur Web 2.0, interoperabilité, Sciences & langages & neurosciences). En 1943, Valentin, le chef de la Légion des combattants nommé par Pétain, rejoint Londres et fait diffuser un message d'autocritique et dénonce la faute toujours présente: "On ne reconstruit pas sa maison pendant qu’elle flambe!". SAPERE AUDE!
vendredi 1 mai 2009
la pensée de Mohammed Arkoun
1/Dialogue entre le monde musulman et occidental
Il plaide pour l'identification systématique et la destruction des préjugés et des stéréotypes négatif, parfois très anciens, qui ont cours de part et d'autre.
Selon lui, l’Occident n’est pas l'incarnation du démon matérialiste, immoral et athée,
et l’Islam n’est réductible au fondamentalisme intégriste, terreau du terrorisme et incompatible avec la démocratie et la modernité.
Mohammed Arkoun entretient lui-même un dialogue étroit avec le christianisme et le judaïsme, et il a co-écrit des ouvrages avec des intellectuels des deux confessions.
Laïcité
Il réfléchit sur la laïcité qu'il défend comme valeur, y compris pour le monde musulman, mais dans le cadre de la nécessité qu'il rappelle, de devoir prendre en compte les spécificités de cette culture dans son histoire. Son plaidoyer pour la laïcité n'est pas dépourvu d'une critique envers celle-ci, du fait des formes particulières qu'elle a empruntée dans l'histoire et les contradictions qu'elle a aussi engendrées, qu'il voudrait voir dépassées, et qui se résume selon lui, à une incompréhension de l'autre culture :
« Je m'efforce depuis des années, à partir de l'exemple si décrié, si mal compris et si mal interprété de l'islam, d'ouvrir les voies d'une pensée fondée sur le comparatisme pour dépasser tous les systèmes de production du sens - qu'ils soient religieux ou laïcs - qui tentent d'ériger le local, l'historique contingent, l'expérience particulière en universel, en transcendantal, en sacré irréductible. Cela implique une égale distance critique à l'égard de toutes les «valeurs» héritées dans toutes les traditions de pensée jusques et y compris la raison des Lumières, l'expérience laïque déviée vers le laïcisme militant et partisan. »
[Ouvertures sur l'islam. Paris 1989. 2e édition revue et augmentée. Paris 1992. p. 199-200.]
Cette défense de la laïcité, s'accompagne d'une critique d'une certaine tradition historique, plus particulièrement la française. Si la laïcité peut s'exporter, ni son histoire, ni ses formes ne le peuvent. Il pense en effet que « la pensée laïque dans son cadre institutionnel le plus avancé - la République française - en est encore au stade du refus, du rejet, de la condamnation à l'égard d'une grande tradition de pensée et de civilisation.
Au lieu de reconnaitre la fécondité intellectuelle du débat que l'islam, grâce, si je puis dire, à son décalage historique, réintroduit dans une société qui n'a pas épuisé la confrontation des modes religieux et laïque de production du sens, on voit se multiplier des campagnes de dénigrement contre le retour des «ténèbres du Moyen Age». » [idem]
pense en effet que sans l'appréhension des particularités des sociétés islamiques, le projet laïque n'a pas de sens pour les dites sociétés. Et d'après lui, l'absence de tradition laïque dans cette culture n'est pas seulement analysable en termes de développement, moindre, des sociétés islamiques, mais tient aussi à leur différence qui ne montrent pas seulement ce fameux retard historique, mais ont une expérience différente dans leur rapport à la raison et à la science. Il insiste sur ce qui lui apparaît comme une différence caractérisant les sociétés islamiques, profondément différentes des sociétés occidentales, dans leur rapport au sacré, et de ce fait, dans leur rapport à la science et à la raison laïque. Il écrit encore :
«Il est certain que la conscience collective musulmane actuelle ne connaît pas cette rupture psycho-culturelle, qu'on constate depuis au moins le XIXe siècle, dans l'Occident sécularisé. Mais il faut se garder d'attribuer cette différence à une résistance au mouvement de laïcisation plus efficace en islam qu'en chrétienté. La catégorie théo-anthropologique de la Révélation est identique pour les trois religions du Livre, mais elle a connu des assauts différents de la part de la raison scientifique et de la civilisation industrielle. Cela ne veut pas dire non plus que le passage à la laïcité entraînant la marginalisation, voire l'élimination de la théologie par l'anthropologie (cf. les débats sur la mort de Dieu) est une évolution inéluctable que doit connaître l'islam après le christianisme.»[Dans: The politics of Islamic revivalism (ed. Shireen Hunter). Bloomington & Indianapolis 1988.].
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Mohamed Arkoun a développé une discipline nouvelle : l’islamologie appliquée.
Il a inaugurée celle-ci dans diverses universités d’Europe et des États-Unis.
Mohamed Arkoun affirme que la plupart des musulmans refusent aujourd’hui de prendre véritablement en compte l'histoire de l'Islam et de la reconnaître telle qu'elle est, y compris en remontant assez loin dans le temps pour avoir une vision d'ampleur qui intègre le passé lointain et permette un recul éclairant pour l'esprit.
Il insiste sur le fait que le XIII° siècle marque une interruption dans le développement de l'islam. Au Xe siècle, en effet, il exista une vie intellectuelle brillante et très riche, au sein du monde musulman.
Ce fut un moment où la philosophie fut très présente, et occupa les esprits savants. La philosophie islamique est née et s'est développée, au contact de l'Antiquité grecque Platon, Aristote furent lus et traduits dans un échange avec les Anciens, repris, étudiés et accueillis dans la perspective d'une synthèse à accomplir avec la pensée musulmanes. Ils furent lus et interprétés également dans un échange avec les philosophes européens, chrétiens et juifs. C'est l'époque qui a vu l'apparition d'un humanisme, où la culture musulmane était ouverte aux autres cultures, en particulier à celles qui étaient présentes au Proche-Orient, et également dans l'Espagne de al-Andalus. Ce fut sa période la plus brillante. Mohamed Arkoun précise toutefois ce point d'importance sur lequel il insiste, à savoir que la religion n'était pas alors en situation de prétendre contrôler la culture et la vie intellectuelle.
Il plaide pour l'identification systématique et la destruction des préjugés et des stéréotypes négatif, parfois très anciens, qui ont cours de part et d'autre.
Selon lui, l’Occident n’est pas l'incarnation du démon matérialiste, immoral et athée,
et l’Islam n’est réductible au fondamentalisme intégriste, terreau du terrorisme et incompatible avec la démocratie et la modernité.
Mohammed Arkoun entretient lui-même un dialogue étroit avec le christianisme et le judaïsme, et il a co-écrit des ouvrages avec des intellectuels des deux confessions.
Laïcité
Il réfléchit sur la laïcité qu'il défend comme valeur, y compris pour le monde musulman, mais dans le cadre de la nécessité qu'il rappelle, de devoir prendre en compte les spécificités de cette culture dans son histoire. Son plaidoyer pour la laïcité n'est pas dépourvu d'une critique envers celle-ci, du fait des formes particulières qu'elle a empruntée dans l'histoire et les contradictions qu'elle a aussi engendrées, qu'il voudrait voir dépassées, et qui se résume selon lui, à une incompréhension de l'autre culture :
« Je m'efforce depuis des années, à partir de l'exemple si décrié, si mal compris et si mal interprété de l'islam, d'ouvrir les voies d'une pensée fondée sur le comparatisme pour dépasser tous les systèmes de production du sens - qu'ils soient religieux ou laïcs - qui tentent d'ériger le local, l'historique contingent, l'expérience particulière en universel, en transcendantal, en sacré irréductible. Cela implique une égale distance critique à l'égard de toutes les «valeurs» héritées dans toutes les traditions de pensée jusques et y compris la raison des Lumières, l'expérience laïque déviée vers le laïcisme militant et partisan. »
[Ouvertures sur l'islam. Paris 1989. 2e édition revue et augmentée. Paris 1992. p. 199-200.]
Cette défense de la laïcité, s'accompagne d'une critique d'une certaine tradition historique, plus particulièrement la française. Si la laïcité peut s'exporter, ni son histoire, ni ses formes ne le peuvent. Il pense en effet que « la pensée laïque dans son cadre institutionnel le plus avancé - la République française - en est encore au stade du refus, du rejet, de la condamnation à l'égard d'une grande tradition de pensée et de civilisation.
Au lieu de reconnaitre la fécondité intellectuelle du débat que l'islam, grâce, si je puis dire, à son décalage historique, réintroduit dans une société qui n'a pas épuisé la confrontation des modes religieux et laïque de production du sens, on voit se multiplier des campagnes de dénigrement contre le retour des «ténèbres du Moyen Age». » [idem]
pense en effet que sans l'appréhension des particularités des sociétés islamiques, le projet laïque n'a pas de sens pour les dites sociétés. Et d'après lui, l'absence de tradition laïque dans cette culture n'est pas seulement analysable en termes de développement, moindre, des sociétés islamiques, mais tient aussi à leur différence qui ne montrent pas seulement ce fameux retard historique, mais ont une expérience différente dans leur rapport à la raison et à la science. Il insiste sur ce qui lui apparaît comme une différence caractérisant les sociétés islamiques, profondément différentes des sociétés occidentales, dans leur rapport au sacré, et de ce fait, dans leur rapport à la science et à la raison laïque. Il écrit encore :
«Il est certain que la conscience collective musulmane actuelle ne connaît pas cette rupture psycho-culturelle, qu'on constate depuis au moins le XIXe siècle, dans l'Occident sécularisé. Mais il faut se garder d'attribuer cette différence à une résistance au mouvement de laïcisation plus efficace en islam qu'en chrétienté. La catégorie théo-anthropologique de la Révélation est identique pour les trois religions du Livre, mais elle a connu des assauts différents de la part de la raison scientifique et de la civilisation industrielle. Cela ne veut pas dire non plus que le passage à la laïcité entraînant la marginalisation, voire l'élimination de la théologie par l'anthropologie (cf. les débats sur la mort de Dieu) est une évolution inéluctable que doit connaître l'islam après le christianisme.»[Dans: The politics of Islamic revivalism (ed. Shireen Hunter). Bloomington & Indianapolis 1988.].
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Mohamed Arkoun a développé une discipline nouvelle : l’islamologie appliquée.
Il a inaugurée celle-ci dans diverses universités d’Europe et des États-Unis.
Mohamed Arkoun affirme que la plupart des musulmans refusent aujourd’hui de prendre véritablement en compte l'histoire de l'Islam et de la reconnaître telle qu'elle est, y compris en remontant assez loin dans le temps pour avoir une vision d'ampleur qui intègre le passé lointain et permette un recul éclairant pour l'esprit.
Il insiste sur le fait que le XIII° siècle marque une interruption dans le développement de l'islam. Au Xe siècle, en effet, il exista une vie intellectuelle brillante et très riche, au sein du monde musulman.
Ce fut un moment où la philosophie fut très présente, et occupa les esprits savants. La philosophie islamique est née et s'est développée, au contact de l'Antiquité grecque Platon, Aristote furent lus et traduits dans un échange avec les Anciens, repris, étudiés et accueillis dans la perspective d'une synthèse à accomplir avec la pensée musulmanes. Ils furent lus et interprétés également dans un échange avec les philosophes européens, chrétiens et juifs. C'est l'époque qui a vu l'apparition d'un humanisme, où la culture musulmane était ouverte aux autres cultures, en particulier à celles qui étaient présentes au Proche-Orient, et également dans l'Espagne de al-Andalus. Ce fut sa période la plus brillante. Mohamed Arkoun précise toutefois ce point d'importance sur lequel il insiste, à savoir que la religion n'était pas alors en situation de prétendre contrôler la culture et la vie intellectuelle.
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