Chercher sans se lasser, croire avoir trouver et in fine démonter les ficelles de la société Google en les utilisant. Blog aussi sur Web 2.0, interoperabilité, Sciences & langages & neurosciences). En 1943, Valentin, le chef de la Légion des combattants nommé par Pétain, rejoint Londres et fait diffuser un message d'autocritique et dénonce la faute toujours présente: "On ne reconstruit pas sa maison pendant qu’elle flambe!". SAPERE AUDE!
samedi 13 juin 2009
La protection pour mot d'ordre - Le journal du CNRS - CNRS
La protection pour mot d'ordre - Le journal du CNRS - CNRS: "Fonctionnaire de défense
La protection pour mot d'ordre
En septembre dernier, un nouveau fonctionnaire de défense a été nommé au CNRS. L'occasion de revenir sur le rôle primordial de cet homme indispensable à la sauvegarde de notre patrimoine scientifique et économique comme à notre sécurité. Interview de Joseph Illand.
« Vous avez pris vos fonctions de “Fonctionnaire de sécurité de défense“ (FSD)1 du CNRS le 1er septembre 2003. En quoi consiste, globalement, votre mission ?
Joseph Illand : Il s'agit avant tout d'une mission de protection. Elle concerne, des intérêts fondamentaux pour la Nation, qui touchent à la sauvegarde du patrimoine scientifique et économique, et à la défense et la sécurité publique, dans le périmètre d'activité du CNRS. Bien entendu, la responsabilité de cette protection relève du directeur général et de la ligne managériale (directeurs d'entité). Le FSD est là pour les aider à faire face à ces responsabilités et à conduire les actions appropriées. Dans la pratique, cela se traduit ainsi par une activité de veille, de sensibilisation, d'information, d'expertise, voire de contrôle.
- Pourquoi est-il à ce point nécessaire, pour le CNRS, de “se protéger” ?
J.I. : Sa richesse intellectuelle, son potentiel technique et humain peuvent susciter bien des convoitises. Des menaces existent qui vont de la fuite de secrets défense à l'utilisation frauduleuse de moyens informatiques, en passant par le pillage technologique. On peut aussi y ajouter l'atteinte à des personnes et la sécurité interne. La panoplie est plutôt large. Dans ce contexte, la mission du FSD est aussi d'identifier et d'évaluer les risques correspondants, en naviguant à bon escient entre ingénuité et paranoïa.
- Le CNRS est-il particulièrement “vulnérable” ?
J.I. : Une structure aussi ouverte et éclatée recèle nécessairement des failles. Les implantations en milieu universitaire et la mixité des structures de recherche sont en matière de sécurité des facteurs plutôt aggravants. S'y ajoutent, sur le plan humain, une culture et des pratiques encore éloignées du réflexe sécuritaire. Enfin, les échanges internationaux (notamment l'accueil de plus de 4 000 stagiaires étrangers dans les laboratoires) méritent une attention particulière.
- Soit, mais comment favoriser les échanges scientifiques avec le reste du monde et le recours aux potentialités de recherche extérieures tout en protégeant les intérêts fondamentaux de la Nation ?
J.I. : Une bonne politique de sécurité doit favoriser les échanges, et non les brider. Il s'agit en effet de permettre les échanges et de faciliter l'accès de nos laboratoires aux meilleurs potentiels étrangers par une maîtrise des conditions de ces échanges. La capacité d'un organisme à protéger son patrimoine renforce sa crédibilité et facilite la confiance de ses partenaires.
- Pouvez-vous préciser vos priorités d'action ?
J.I. : La protection de ces échanges internationaux est un axe capital qui couvre le contrôle de l'accueil des ressortissants étrangers dans les laboratoires (les visites, stages et recrutements), l'avis sur les coopérations internationales et l'avis sur les missions de chercheurs dans les pays à risques. La fonction de sécurité des systèmes d'information contribue sous un autre angle à la protection de notre patrimoine scientifique et technique. Pour l'essentiel, le but est de protéger la confidentialité, la disponibilité et l'intégrité des données (techniques, scientifiques, privées, de gestion etc…), surtout lorsque ces dernières présentent un caractère “sensible”. Enfin, quelques actions spécifiques sont menées en matière de secret de défense, d'habilitation des personnels, de contribution aux plans gouvernementaux de défense.
- Les chercheurs sont-ils réceptifs aux contraintes sécuritaires?
J. I. : Le qualificatif “sécuritaire” reste un peu tabou dans le milieu de la recherche, surtout s'il est accolé à des “contraintes” ! Mais la protection de richesses nationales face à des convoitises effectives est de mieux en mieux comprise. Il reste à passer de la compréhension intellectuelle à l'intégration, dans la vie courante, de mesures et dispositions qui relèvent parfois du bon sens et de la prudence. Il est vrai que la culture d'ouverture et de communication du chercheur ne le prête pas à être d'emblée “sur ses gardes”. Mais le FSD ne doit surtout pas agir seul. Car l'enjeu se situe au niveau du terrain. Et en ce sens, les maillons essentiels du dispositif de sécurité me semblent devoir être les directeurs de labos.
- Les dispositifs de sécurité actuels sont-ils perfectibles ?
J.I. : Un travail considérable a déjà été fait, par exemple en matière de procédures et de suivi pour ce qui est des échanges internationaux, mais aussi en matière de formation, de recommandations, d'outils et de constitution de réseaux pour la sécurité des systèmes d'information. Ceci étant, la sécurité est un état sans cesse perfectible. D'où l'importance d'une gestion prospective. Parmi les actions de progrès à engager, on peut citer la révision de nos procédures de contrôle des accueils dans les laboratoires et leur meilleure adaptation aux vulnérabilités, un renforcement du pilotage de la SSI (Sécurité des systèmes d'information) et une meilleure lisibilité de l'organisation correspondante au CNRS, ainsi qu'un renforcement des actions de sensibilisation et de communication.
Propos recueillis par
Philippe Testard-Vaillant
Notes :
1. Le Fonctionnaire de sécurité de défense est nommé par décision du directeur général du CNRS et travaille sous son autorité. Il appartient à la direction du CNRS. Il a bien sûr des liens étroits avec le haut fonctionnaire de Défense du ministère chargé de la Recherche, qui avalise sa nomination et dont il est, en quelque sorte, le relais fonctionnel au sein du CNRS.
Contact
Joseph Illand
CNRS, Paris
joseph.illand@cnrs-dir.fr"
La protection pour mot d'ordre
En septembre dernier, un nouveau fonctionnaire de défense a été nommé au CNRS. L'occasion de revenir sur le rôle primordial de cet homme indispensable à la sauvegarde de notre patrimoine scientifique et économique comme à notre sécurité. Interview de Joseph Illand.
« Vous avez pris vos fonctions de “Fonctionnaire de sécurité de défense“ (FSD)1 du CNRS le 1er septembre 2003. En quoi consiste, globalement, votre mission ?
Joseph Illand : Il s'agit avant tout d'une mission de protection. Elle concerne, des intérêts fondamentaux pour la Nation, qui touchent à la sauvegarde du patrimoine scientifique et économique, et à la défense et la sécurité publique, dans le périmètre d'activité du CNRS. Bien entendu, la responsabilité de cette protection relève du directeur général et de la ligne managériale (directeurs d'entité). Le FSD est là pour les aider à faire face à ces responsabilités et à conduire les actions appropriées. Dans la pratique, cela se traduit ainsi par une activité de veille, de sensibilisation, d'information, d'expertise, voire de contrôle.
- Pourquoi est-il à ce point nécessaire, pour le CNRS, de “se protéger” ?
J.I. : Sa richesse intellectuelle, son potentiel technique et humain peuvent susciter bien des convoitises. Des menaces existent qui vont de la fuite de secrets défense à l'utilisation frauduleuse de moyens informatiques, en passant par le pillage technologique. On peut aussi y ajouter l'atteinte à des personnes et la sécurité interne. La panoplie est plutôt large. Dans ce contexte, la mission du FSD est aussi d'identifier et d'évaluer les risques correspondants, en naviguant à bon escient entre ingénuité et paranoïa.
- Le CNRS est-il particulièrement “vulnérable” ?
J.I. : Une structure aussi ouverte et éclatée recèle nécessairement des failles. Les implantations en milieu universitaire et la mixité des structures de recherche sont en matière de sécurité des facteurs plutôt aggravants. S'y ajoutent, sur le plan humain, une culture et des pratiques encore éloignées du réflexe sécuritaire. Enfin, les échanges internationaux (notamment l'accueil de plus de 4 000 stagiaires étrangers dans les laboratoires) méritent une attention particulière.
- Soit, mais comment favoriser les échanges scientifiques avec le reste du monde et le recours aux potentialités de recherche extérieures tout en protégeant les intérêts fondamentaux de la Nation ?
J.I. : Une bonne politique de sécurité doit favoriser les échanges, et non les brider. Il s'agit en effet de permettre les échanges et de faciliter l'accès de nos laboratoires aux meilleurs potentiels étrangers par une maîtrise des conditions de ces échanges. La capacité d'un organisme à protéger son patrimoine renforce sa crédibilité et facilite la confiance de ses partenaires.
- Pouvez-vous préciser vos priorités d'action ?
J.I. : La protection de ces échanges internationaux est un axe capital qui couvre le contrôle de l'accueil des ressortissants étrangers dans les laboratoires (les visites, stages et recrutements), l'avis sur les coopérations internationales et l'avis sur les missions de chercheurs dans les pays à risques. La fonction de sécurité des systèmes d'information contribue sous un autre angle à la protection de notre patrimoine scientifique et technique. Pour l'essentiel, le but est de protéger la confidentialité, la disponibilité et l'intégrité des données (techniques, scientifiques, privées, de gestion etc…), surtout lorsque ces dernières présentent un caractère “sensible”. Enfin, quelques actions spécifiques sont menées en matière de secret de défense, d'habilitation des personnels, de contribution aux plans gouvernementaux de défense.
- Les chercheurs sont-ils réceptifs aux contraintes sécuritaires?
J. I. : Le qualificatif “sécuritaire” reste un peu tabou dans le milieu de la recherche, surtout s'il est accolé à des “contraintes” ! Mais la protection de richesses nationales face à des convoitises effectives est de mieux en mieux comprise. Il reste à passer de la compréhension intellectuelle à l'intégration, dans la vie courante, de mesures et dispositions qui relèvent parfois du bon sens et de la prudence. Il est vrai que la culture d'ouverture et de communication du chercheur ne le prête pas à être d'emblée “sur ses gardes”. Mais le FSD ne doit surtout pas agir seul. Car l'enjeu se situe au niveau du terrain. Et en ce sens, les maillons essentiels du dispositif de sécurité me semblent devoir être les directeurs de labos.
- Les dispositifs de sécurité actuels sont-ils perfectibles ?
J.I. : Un travail considérable a déjà été fait, par exemple en matière de procédures et de suivi pour ce qui est des échanges internationaux, mais aussi en matière de formation, de recommandations, d'outils et de constitution de réseaux pour la sécurité des systèmes d'information. Ceci étant, la sécurité est un état sans cesse perfectible. D'où l'importance d'une gestion prospective. Parmi les actions de progrès à engager, on peut citer la révision de nos procédures de contrôle des accueils dans les laboratoires et leur meilleure adaptation aux vulnérabilités, un renforcement du pilotage de la SSI (Sécurité des systèmes d'information) et une meilleure lisibilité de l'organisation correspondante au CNRS, ainsi qu'un renforcement des actions de sensibilisation et de communication.
Propos recueillis par
Philippe Testard-Vaillant
Notes :
1. Le Fonctionnaire de sécurité de défense est nommé par décision du directeur général du CNRS et travaille sous son autorité. Il appartient à la direction du CNRS. Il a bien sûr des liens étroits avec le haut fonctionnaire de Défense du ministère chargé de la Recherche, qui avalise sa nomination et dont il est, en quelque sorte, le relais fonctionnel au sein du CNRS.
Contact
Joseph Illand
CNRS, Paris
joseph.illand@cnrs-dir.fr"
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